Emile Loubon naît à Aix-en-Provence en 1809. Remarqué par Granet à l’école de dessin d’Aix, il part deux ans à Rome perfectionner son enseignement, puis il s’installe à Paris où il fréquente les plus grands peintres de son temps. Il regagne ensuite le Sud de la France puisqu’il est nommé en 1845 directeur de l’Ecole de dessin de Marseille. C’est ainsi que va naître l’école des paysagistes provençaux, sous l’impulsion d’un maître exigeant, mais qui encourage la libre expression de ses élèves, leur singularité.
Il entraine dans son sillage de jeunes peintres avides d’apprendre sur le motif, au contact de la nature, ce qui constitue une grande nouveauté par rapport à la tradition académique d’enseignement en atelier qui avait cours jusqu’alors. Pour le journaliste et critique d’art de l’époque Ferdinand Servian, cette nouvelle manière d’enseigner constitue une petite révolution régionale : “Et son troupeau d’élèves, mouvant comme tel troupeau de ses moutons, allait brouter, non dans les sentiers battus d’un servum pecus, mais parmi des voies inexplorées, sous l’oeil vigilant autant que débonnaire de ce pasteur de jeunes âmes qui faisait s’abreuver ses ouailles aux sources pures de l’idéal et leur donnait en pâture les vastes champs de l’art.” En 1846, Emile Loubon fonde le Salon de la Société des Amis des Arts, où vont exposer les peintres qu’il fréquentait alors à Paris : Delacroix, Corot et d’autres peintres barbizoniens tels que Théodore Rousseau.
A ces occasions, Loubon en profite pour inviter ces peintres à l’école qu’il dirige et créer une émulation profitable à ses élèves. Parmi les jeunes artistes qui suivent ce profitable enseignement, Raphaël Ponson, Fabius Brest ou François Simon tirent chacun à sa manière parti des leçons du maître pour évoluer dans la voie qui les attire, aussi différente soit-elle des inspirations du maître. Ils seront peintre de marine, orientaliste ou peintre animalier… Jusqu’à sa mort en 1863, Loubon continuera à exposer au Salon. La nature constitue le suprême modèle de cet artiste qui s’est assez peu tourné vers les paysages du littoral, leur préférant la rusticité des terres provençales de l’arrière-pays.
Son œuvre est marquée par la volonté de rendre la grandeur contrastée du paysage provençal, sa beauté mais aussi sa dureté, l’âpreté de la vie rurale. On ressent ainsi la chaleur accablante du soleil qui sèche la terre et la rend si poudreuse que les troupeaux ne peuvent se mouvoir qu’auréolés d’une insidieuse poussière. On est bien loin des paysages humides observés par les peintres de Barbizon que Loubon admire tant... Cependant, à sa manière, il s’attache à peindre sur le motif des scènes de la vie quotidienne paysanne, où l’homme compose avec la nature et les animaux pour gagner son pain quotidien.
Peintres Provençaux
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eclat méridional
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Collectif
Année de parution | 2013 |
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Nombre de pages | 96 |
Format | 21 x 21 cm |
ISBN | 9782954035840 |