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Février

2022








Une exceptionnelle exposition Dora Maar en préparation à Marseille en 2022

Dora Maar, des oeuvres sur papier présentées à la galerie Pentcheff

A partir du 10 mars 2022, la Galerie Alexis Pentcheff présentera dans ses locaux à Marseille une exposition exceptionnelle consacrée à la peinture de Dora Maar. Seront présentées à la vente plus de cent soixante oeuvres originales de l'artiste, réalisées entre les années 1960 et la fin de sa vie, dans une période où, séparée de Picasso avec qui elle a vécu près de dix ans, elle se retire peu à peu du monde, pour peindre et prier. Dora Maar, qui a été dans sa jeunesse photographe, proche des surréalistes et des mouvements d’avant-gardes artistiques, se consacre à la peinture sur les conseils de Picasso. Dans le secret de son atelier parisien ou dans celui sa maison de Ménerbes, dans le Vaucluse, elle crée des oeuvres intrigantes, poétiques et abstraites. Des oeuvres par lesquelles elle se démarque et se détache de l’emprise de son ancien amant. Parvenu jusqu’à nous, comme une sorte de capsule temporelle, cet ensemble de travaux nous permet de mieux connaitre l’oeuvre peint de l’artiste et d’appréhender une recherche qu’elle n’a en réalité pas cessé de mener depuis ses travaux surréalistes des années 1930.

Cette exposition est consacrée aux oeuvres sur papier de Dora Maar, des travaux, pour la plupart exploratoires, réalisés au cours d’une période de réclusion  volontaire qui aura duré plus de quarante ans. 
Elle est le résultat d’une intense préparation et d’un véritable attachement, au fil  de nos recherches, au personnage de Dora Maar.   

Fascinante et émouvante Dora Maar.  Nous avons souhaité en apprendre davantage sur elle que ce que sa légende  laissait entendre, cherché à voir au-delà de ses visages les plus connus : celui de la muse, photographiée et peinte, celui de la femme abandonnée, qui sont ceux  que l’on nous offre le plus souvent.  

Des expositions récentes et importantes, organisées au Centre Pompidou puis à la Tate Modern de Londres en 2019 et 2020, lui ont rendu hommage, remettant  notamment en lumière la place de son travail dans le mouvement surréaliste.  

Mais se souvient-on que la première exposition consacrée à Dora Maar en France  eut lieu à Marseille, au musée de la Vieille-Charité, au printemps 2002? Elle avait pour origine une rétrospective qui s’était tenue en 1995, du vivant de l’artiste, à la Fondation Bancaixa de Barcelone, sous l’impulsion de Victoria Combalia. Celle-ci aurait dû suivre au Centre Pompidou mais l’imprévisible artiste déjoua la programmation établie au prétexte que l’invitation au vernissage ne lui plaisait  pas…  
Ce n’est donc qu’après son décès que l’exposition a pu être montrée en France,  à Marseille finalement, et entre-temps, la connaissance du parcours de l’artiste s’était enrichie, notamment grâce à l’étude de documents privés qui avaient  été révélés par la vente aux enchères de sa succession. 

Dora Maar dans son atelier à Paris et Ménerbes, ses oeuvres dévoilées

Très exactement vingt ans plus tard, le mystère Dora Maar subsiste.  
Si son oeuvre photographié est bien connu désormais (puisqu’un ensemble constitué de 1900 de ses négatifs et 300 tirages a fait l’objet d’une acquisition en 2004 par l’état et est conservé au Centre Pompidou), son oeuvre peint l’est moins.  D’abord car Dora Maar a longtemps peint en recluse et peu à peu n’a plus admis personne chez elle, encore moins dans son atelier. En dehors de celui de son ami James Lord, qui a accès à l’atelier dans les années 1950 puis en 1969 et en 1980, aucun autre témoignage, semble-t-il, ne nous éclaire sur ce ce qu’a pu être la  chronologie de sa production.  D’autre part, car après la fin des années 1950, elle n’expose plus vraiment en  galerie, tandis qu’elle continue pourtant à travailler, avec rigueur et acharnement. C’est donc une voie très solitaire qu’elle a suivie, presque ascétique. Lord s’est d’ailleurs souvent interrogé sur l’ambivalence de l’artiste, qui brûlait d’être  reconnue et admirée, tout en refusant de se livrer au monde.  Elle n’a pas non plus particulièrement laissé d’écrit, ni de correspondances,  susceptibles d’éclairer l’évolution de ses recherches picturales.  Enfin, si ses toiles, qui ont été dispersées dans le cadre de la vente de son fonds d’atelier, ont été pour la plupart reproduites dans un catalogue de vente aux enchères, il n’en fut pas de même pour les centaines de travaux préparatoires, oeuvres sur papier et carnets de croquis des différentes périodes, qui ont été  rassemblés en cartons pour être cédés, sans avoir été individuellement  photographiés ni même inventoriés au préalable.   

En retrouvant intact, plus de vingt ans après, l’un de ces ensembles de fortune constitué à l’occasion des ventes du fonds d’atelier de Dora Maar, nous avons tenté, par le biais de ce catalogue et avant que ces oeuvres ne soient définitivement dispersées, d’écouter ce qu’elles pouvaient nous enseigner, tenté d’en apprendre  davantage sur le processus créatif de Dora Maar, sur l’orientation de ses  recherches et ce qui semble avoir présidé à la réalisation de ces travaux sur papier, qui ont l’avantage d’être plus spontanés et audacieux que ses peintures sur toile.  Il nous a semblé qu’il y avait à chercher, dans la somme de ces travaux redécouverts, plus que ce que leur apparente simplicité formelle laissait entendre; qu’ils contenaient peut-être l’essence d’une recherche personnelle loin d’être dénuée  d’intérêt. 

Découvrez les oeuvres de Dora Maar proposées à la vente dans cette exposition marseillaise

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